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Extrait du discours de Andres Bel à l’occasion des vœux de la section du Parti Communiste Français de Saint Martin d’Hères le 1er février 2015.

Depuis le 7 janvier, la France se trouve dans un état d’agitation bien particulier, à cause de l’ignoble attentat fasciste perpétré contre le journal satirique Charlie Hebdo. Jeunes Communistes, nous condamnons cet attentat. Nous dénonçons un fait qui témoigne de la montée du fascisme en France, sous la forme d’intégrisme religieux. Communistes, nous devons dénoncer les causes qui ont permis cet attentat. Ces causes ont été cultivées par les politiques au niveau national et international des derniers gouvernements français.

Il convient de rappeler que par sa politique internationale au service d’intérêts impérialistes français et atlantistes, le gouvernement PS a préparé le terrain pour faire monter l’extrémisme religieux : l’intervention de l’OTAN en Libye pour faire chuter Khadafi a submergé le pays dans l’anarchie, permettant à des groupuscules intégristes de faire leur printemps. Les intérêts impérialistes des USA et des États du Golfe de déstabiliser le gouvernement d´Assad en Syrie a conduit à la création et la structuration de l’Etat Islamique. C’est à dire que les bourgeoisies Américaines et des pays du golfe déstabilisent des régions entières de l’Afrique et du Moyen Orient dans le but d’imposer leur intérêt sur les peuples. Puis, une fois qu’ils ont semé les ruines de la misère et de l’anarchie, surgissent des groupes armés, intégristes, qu’ils ne peuvent plus contrôler. Ils crient alors au danger mondial, aux besoins d’une intervention du monde civilisé envers ces groupes dits « terroristes ». Nous l’avons vu cet automne avec l’approbation des raides aériens sur les territoires des états irakiens et syriens.

Ces faits ont un effet en France. La droite la plus réactionnaire se scandalise quand les médias signalent qu’autour de mille français luttent dans l’armée de l’Etat Islamique. Ils réclament un durcissement des moyens de contrôle sur l’ensemble de la population. Une demande qui se fait bien entendre après l’attentat de Charlie Hebdo, quand Manuel Valls parle de « Guerre contre le terrorisme » et promet des lois sécuritaires qui porteront des nouvelles atteintes contre nos libertés. Vanter la peur, la haine envers les travailleurs d’autres religions est une nécessité pour la classe dominante. La monté du FN ces dernières années est la matérialisation de cette nécessité. Aussi, des enjeux sociétaux comme le mariage pour tous hier, l’euthanasie demain remplissent les écrans de télévision.

Une nécessité de distraction créée par les politiques aux services de la classe dominante ces 30 dernières années, axées sur deux grands points.

En premier, la désindustrialisation de la France, c’est à dire la destruction de pans entiers de notre appareil productif dans tous les domaines, qui a remplis les poches de la classe dominante et a déstructuré des régions entières de notre pays. Elle a relégué une partie de la classe ouvrière à des emplois précaires dans le secteur service, l’autre au chômage. Nous l’avons vu à SMH. Les jeunes travailleurs sont les premiers touchés par ce phénomène : leur avenir devient incertain. Aujourd’hui un jeune trouve son premier emploie stable à 27 ans.
En deuxième, la destruction du service public. Les services publics comme l’eau, l’électricité, les transports, la distribution postale représentaient des secteurs d’activité encore vierges pour la bourgeoisie. Toutes les politiques en matière de services publiques ont eu un seul but : permettre à la bourgeoisie de mettre la main sur ces secteurs. Ou bien par le biais de privatisation des entreprises quand elles étaient rentables, comme France Télécom, ou bien en mettant en concurrence des entreprises publiques avec des entreprises privées, pour démanteler peu à peu l’entreprise publique, comme à la Poste. Ou encore par la marchandisation du service comme il se fait dans les transports : des lignes vendues en appel d’offre à l’entreprise qui baisse le plus le coût, c’est à dire celle qui exploite le mieux ses travailleurs et dégrade le plus la qualité du service. Nous avons un exemple flagrant en Isère, avec la privatisation des VFD et de la TAG par le Conseil Général à majorité socialiste. Quelle que soit la forme qu’elle prenne, c’est la négation du service public. Pour les jeunes c’est une attaque à des services nécessaires dans leur quotidien.

La hausse du chômage, la dégradation du service public de proximité, la destruction des emplois dans l’industrie a provoqué la marginalisation de certains quartiers, spécialement dans les périphéries des grandes villes. Avec un très grand pourcentage de population immigrée, ou d’ascendance immigrée, les conséquences de la pauvreté et la précarité comme la criminalité sont associées à ces gens, aux jeunes de ces quartiers. Des jeunes qui en plus sont mis à l’écart par la société, privés d’avenir condamnés au mieux à des emplois précaires. Tout ceci permet de justifier encore plus l’abandon de ces quartiers, en même temps que l’image de la classe travailleuse est dégradée. On entre dans un cercle vicieux qui aboutit à la résignation dans ces quartiers d’une part, et d’autre part à la désolidarisation des travailleurs les uns avec les autres.

Aujourd’hui les attaques contre nos acquis sociaux et nos services publics sont plus que jamais, à l’ordre du jour : la loi Macron, le pacte de responsabilité, la réforme territoriale sont les fils conducteurs d’une véritable offensive contre les travailleurs. Il y a une seule façon de mettre un terme à cette attaque : faire converger les luttes partout ainsi que les agents concernés. Ça ne sera pas un seul collectif de travailleurs qui débloquera la situation. Ça sera encore moins toute combine politicienne, comme par exemple une recomposition à gauche avec des socialistes dits « frondeurs » ou d’autres organisations social-démocrates. L’activité de la JC SMH avec la section locale du Parti Communiste pour la défense du service public postal est éclairante. La convergence des usagers et des élus a permis de sauver le bureau de Poste de la Croix Rouge. C’est là que le rôle de l’organisation communiste est fondamental : le Parti Communiste ainsi que son organisation de jeunesse, le Mouvement de la Jeunesse Communiste, doivent éclairer et fédérer les intérêts des différents collectifs de travailleurs et de couches populaires attaqués par la politique de classe du gouvernement.

[...] Tant que les grands moyens de production resteront entre les mains d’une minorité, la bourgeoisie, classe sociale ayant des intérêts opposés à la grande majorité qu’elle exploite et qui n’a que sa force de travail pour subvenir à ses besoins. Tant que cette opposition existera, nous ne pourrons pas aspirer à jouir des grandes richesses que produit notre nation. Tant que cette contradiction existera, on ne pourra pas construire un futur de paix et de collaboration entre les peuples. Ce n’est que lorsque les travailleurs, guidés par une classe ouvrière consciente qui prendra le pouvoir, et construira une société ou les travailleurs géreront eux-mêmes les moyens de production, en fonction de leurs nécessités, que ces objectifs pourront être complètement atteints. Nous nommons cette société le socialisme.

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